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Séisme au Japon (Tsunami) 11 mars 2011

Le Japon a été touché par un terrible séisme, d’une magnitude de 8.9 sur l’échelle de Richter. L’épicentre était situé à 375 kilomètres de Tokyo, au large des côtes orientales du Japon et à une profondeur de 25 km. La durée de la secousse a été très longue, près de 5 minutes ce qui confirme l’importance du tremblement de terre. Plusieurs répliques ont eu lieu quelques minutes après le premier séisme violent de 8.9. Un précédent séisme avait eu lieu mercredi, d’une magnitude de 7.2, sans faire de dégâts.

Impact seisme 11 mars 2011 japon


Une première vague de 4 mètres a touché les côtes du Japon. Un autre tsunami a frappé le port de Sendai avec des vagues de près de 10 mètres. (1)*

Japon: «Plus que le séisme, c'est le tsunami qui a endommagé la centrale de Fukushima»

Vue aérienne de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima-Daiichi (Japon), le 16 mars 2011


Retour sur ce qui a provoqué la catastrophe nucléaire...
Alors que tous les yeux sont rivés sur le sort de la centrale de Fukushima au Japon, une catastrophe nucléaire semblant imminente, revient sur les causes qui ont provoqué cette réaction en chaîne.

Les réacteurs de Fukushima ont-ils été endommagés par le séisme?
Pas directement. «La cuve d’un réacteur peut résister à une magnitude de 10 sur l’échelle de Richter», indique Roland Desbordes, le président de la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité). En revanche, selon le spécialiste, le reste des installations était censé résister à un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, pas de magnitude 9. Les secousses ont donc entraîné la rupture des systèmes d’alimentation en électricité et en eau.

Et par le tsunami?
Egalement plus fort que prévu, le tsunami a été dévastateur pour cette centrale située tout près des côtes, détruisant les systèmes de secours, qui devaient prendre le relais une fois l’alimentation électrique coupée. «Plus que le séisme, c’est le tsunami qui a endommagé la centrale de Fukushima», note Bertrand Barré, retraité du CEA (Commissariat à l'énergie atomique). Il a notamment «noyé les groupes électrogènes enterrés en sous-sol», reprend Roland Desbordes. Le tsunami a ainsi provoqué une perte totale d'alimentation des systèmes de réfrigération, extérieure et intérieure (assurée dans ce cas par des générateurs diesel).

Une fois le système de secours coupé, que s’est-il passé?
Comme prévu en cas de catastrophe naturelle, les trois réacteurs en activité de la centrale nucléaire (1,2,3) s’étaient arrêtés. Toute fission avait donc cessé, mais la chaleur dégagée par les fissions antérieures était toujours présente. Cette chaleur résiduelle, décroissante, doit être refroidie pendant plusieurs jours et c’est là que réside le problème: le système de secours ne fonctionnant plus, impossible de refroidir les réacteurs.

Quid des réacteurs 4, 5 et 6, qui étaient déjà à l’arrêt?
Même dans ces derniers, il faut continuer à refroidir le cœur des piscines de déchargement et les cœurs des réacteurs qui seraient restés éventuellement dans la cuve, explique l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sur son site. Ce qui n’a pas été le cas. C’est pourquoi la piscine où se trouve le combustible usagé du réacteur n°4 de la centrale japonaise de Fukushima Daiichi reste une grave source d'inquiétude, a reconnu ce jeudi l'agence japonaise de sûreté nucléaire.

Pourquoi la centrale de Fukushima 1 a-t-elle été particulièrement touchée?
Quatre centrales, soit 14 réacteurs, ont été touchées par le séisme et le tsunami. Mais selon «la trajectoire de la vague, il est possible que Fukushima 1 ait été plus touchée», selon Bertrand Barré. D’autres soulignent la vétusté de cette centrale des années 70. Le réacteur n°1 devait notamment être mis hors service le mois dernier après quarante ans de fonctionnement mais son permis d'exploitation a alors été prolongé de dix ans. (2)*

Fukushima : l'armée intervient pour lutter contre le feu

Des camions spéciaux de l'armée japonaise interviennent dans la centrale nucléaire Fukushima, pour prendre le relais des ouvriers.
Vers 11h heure française, les techniciens ont dû renoncer à lutter contre le feu avec un camion citerne équipé d'un canon à eau.  La raison? Le niveau de radiation est trop élevé, explique la télévision publique NHK. Le but est toujours de maîtriser le réacteur 3, dont la température monte. 

Ces camions antiémeutes avaient à l'origine été déployés pour arroser le réacteur 4. Place désormais aux camions spéciaux de l’armée japonaise, qui ont commencé à arroser le réacteur depuis le sol.

Des hélicoptères des Forces japonaises d'autodéfense avaient commencé à déverser de l'eau sur le bâtiment du réacteur 3 cette nuit. 30 tonnes d'eau ont été lâchées au-dessus des réacteurs 3 et 4.

L'intervention des hélicoptères était suivie par les caméras de la télévision nationale japonaise NHK(3)*  :












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