PARIS: la qualité de l'air en danger
Résumé : Plus de 3 millions de Franciliens seraient exposés à un air qui ne respecte pas la réglementation. Notamment aux alentours du périphérique parisien. Une pollution de plus en plus inquiétante pour notre santé . C'est l'enquête du 20 heures.
Ainhoa S.
Respirer un air plus sain
Nous passons 90% de notre temps dans un espace fermé : habitation, bureau, voiture… Or le niveau de pollution intérieur peut être 2 à 5 fois plus élevé qu’à l’exterieur*.
C’est devenu un sujet de préoccupation pour les scientifiques puisqu’il existe un lien important entre les problèmes de santé et la qualité de l'air que nous respirons. Pour preuve, les cas d'allergies et d'asthme sont en constante augmentation.
Sources des polluants
Les principales sources de votre environnement intérieur émettant les polluants sont d'origines diverses :
1. Les acariens qui sont des parasites de la classe des arachnida (la même que les araignées).
De taille microscopique, ils vivent dans la literie, les matelas, les tapis, les sofas…Notez qu’un matelas peut contenir 2 millions d'acariens**.
Ils sont présents toute l’année dans nos maisons, avec une prédominance à l’automne et en hiver car les habitations ont tendance à être moins aérés et plus chauffés.
Leur durée de vie n’est que de 2 à 3 mois mais se reproduisent très rapidement lorsqu'ils se trouvent dans des conditions favorables.
Une femelle pond 20 à 80 œufs par jour qui deviennent adultes en 3 mois!
Ils sont présents dans les moquettes, les matelas, les oreillers et les canapés.
Pourquoi il est préférable de limiter leur colonisation dans notre maison ?
Le corps de l’acarien (vivant ou mort) ainsi que ses matières fécales ont un fort potentiel allergisant. Ces particules, mesurant moins de 5 mm de diamètre, restent en suspension dans l’air et sont inhalées.
C’est la principale cause des allergies respiratoires dans nos pays.
Les acariens peuvent aussi provoquer de l’eczéma, des démangeaisons, des conjonctivites...*** Quand on parle d’allergie à la poussière, la plupart du temps ce sont eux les responsables.
2. Les moisissures qui sont des champignons investissent essentiellement les endroits humides. Elles peuvent entraîner des troubles respiratoires, allergies et de l’asthme.
3. Les composés organiques volatiles qui sont de polluants chimiques présents dans l’air. On en retrouve dans les produits ménagers, les colles, les peintures et ils peuvent provoquer des irritations de la gorge, du nez et des yeux. A long terme, ces composés peuvent entraîner des complications beaucoup plus graves.
Les conseils
L’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur propose de nombreux conseils :
1. Aérez le plus possible votre habitation afin de renouveler l’air ambiant (idéalement 10 minutes chaque jour, hiver comme été). Les bâtiments sont aujourd’hui de mieux en mieux isolés, ce qui implique qu’ils ne sont pas assez ventilés. Un système de ventilation et d'aération (hotte aspirante, fenêtres ouvertes) est la solution la plus efficace. Il est d’ailleurs fortement conseillé de ventiler les pièces après les activités qui produisent beaucoup d’humidité (douche, lessive, cuisson…) pour éviter la condensation de l’eau sur les murs et ainsi limiter l’apparition des moisissures.
2. Évitez de fumer à l’intérieur des locaux.
3. Contre les mauvaises odeurs, évitez d’utiliser de façon intensive des parfums de synthèse, des bougies parfumées ou de l’encens.
4. Essayer de changer les draps toutes les 2 semaines et les laver à 60 degrés.
5. Évitez autant que possible les radiateurs électriques soufflants.
6. Passer l'aspirateur deux à trois fois par semaine sans oublier les recoins dans la chambre
7. Nettoyer le plus possible les « nids à poussière » : tapis, moquettes, rideaux, tentures murales, peluches
(petite astuce : afin de détruire complètement les acariens des peluches de vos enfants, mettez-les, dans un sac plastique fermé au congélateur la veille du lavage.)
8. Laver régulièrement les coussins, couettes et couvertures à haute température.
9. Dans la chambre à coucher, il est conseillé de maintenir une température de 18 à 19 degrés maximum et une humidité de 50 à 60 %.
10. Dépoussiérer les meubles avec un chiffon humide de façon régulière.
11. Évitez les lits superposés pour la chambre de vos enfants : en effet, l'enfant dormant dans le lit inférieur inhale plus d'acariens provenant du lit supérieur.
12. Préférez un sommier à lattes dans la chambre.
13. Oreillers et édredons en plume sont à proscrire : les acariens risqueront d’y élire domicile. Préférez des matières synthétiques.
14. Utilisez une housse « anti acariens » qui enveloppe complètement le matelas (1)*
Emma D.
Pourquoi limiter votre exposition à un air pollué ?
Selon énergie-environnement.ch, plateforme d’information des services de l’énergie et de l’environnement des cantons romands (Suisse), la pollution absorbée par la respiration d’un air vicié ne sera pas annulée immédiatement en respirant un air pur car les polluants respirés passent du système respiratoire au sang où il impacteront négativement la santé.
C’est pire pour les enfants
Les enfants sont plus exposés à la pollution que les adultes car leurs poumons sont en formation mais aussi car ils respirent plus rapidement et la poussette est souvent à la même hauteur que les pots d’échappement.
Quant aux femmes enceintes, une partie des polluants respirés sera transmise à leurs enfants.
Comment limiter votre exposition à la pollution ?
Pour éviter de respirer un air trop pollué, privilégier les rues peu encaissées où la circulation est peu importante.
Si vous devez passer dans des rues où la circulation est importante, privilégier le trottoir le moins pollué, c’est à dire au vent.
Pour profiter pleinement de l’effet bénéfique de la marche à pieds, la plateforme d’information des services de l’énergie et de l’environnement des cantons romands conseille de passer un peu de temps à étudier sur un plan le trajet domicile/travail, domicile/école, domicile/crèche et de favoriser le chemin le plus sain et le plus agréable (parc public, rue à faible trafic, près des fleuves (Seine…), etc), même si celui-ci est légèrement plus long. (2)*
Emma D.
Conclusion:
* Ayant pris conscience de son impact sur l'environnement, l'Homme a commencé à prendre certaines mesures (traités internationaux...) pour limiter la pollution de fond et développe aussi des technologies plus propres.
* La surveillance de plus en plus sophistiquée de la qualité de l'air permet de mieux prévenir les populations.(3)*
Ainhoa S.
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